Et bien non, c'était pas la traite, mais la traque aux zébulons. C'est pis !
Lorsque j'ai vu cette photo pour la première fois, elle m'a frappé pour plusieurs raisons.
D'abord, elle est belle, et pas seulement la (chamelle ?) dromadaire, mais toute la photo ! L'attitude de l'animal (celui qui est à quatre pattes) est splendide. On dirait qu'il prend la pose.
Ensuite, cette photo est aussi insolite : elle traduit un véritable choc de civilisation. C'est vrai que tout peut laisser croire à une mise en scène destinée à la propagande.
Enfin, surtout, le personnage de gauche (celui qui n'a que deux pattes) est habillé de pied en cap.
Sur les rares images que j'avais déjà rassemblées, on ne voyait que partiellement la
tenue de protection que je portais lors de mes
missions d'
accompagnement et de
détection radiologique. Je me souvenais très bien de ma
combinaison anti-poussière blanche, du
masque, mais pas bien du reste.
J'avais fini quand même par écrire, dans des posts, que j'avais aussi des
bottes et des
gants. Mais je ne l'aurais pas juré ! Je ne me souvenais pas non plus bien de la forme des détecteurs. Je pense qu'il y en avait de plusieurs types.
Aussi, j'ai surtout considéré cette photo comme complétant la série que j'avais déjà collectée. J'envisageais bien de la poster, mais je ne savais pas à quel sujet la rattacher. C'est l'insigne du
CEMO MARINE qui m'a décidé à le faire.
C'est en écrivant ce post que j'ai ajouté :
c'est peut-être moi ! Ce n'était pas une hypothèse, c'était alors une boutade. D'ailleurs, j'avais ajouté aussitôt :
si ce n'est moi, c'est donc mon frère...
Puis, la logique venant au secours de ma mémoire défaillante (46 ans après...) je me suis souvenu que la
mission d'interception d'un groupe de touaregs et de détection à laquelle j'avais participé et que je décrivais en détail était
LA SEULE dont j'avais eu connaissance durant toute l'année 1962 que j'avais passée à la
BMDD à
In Amguel / In Eker.
J'ai retrouvé la
date de cette mission en consultant mon pécieux petit agenda de 1962 : j'ai marqué "
Mision chameau - Interprète - Hélico". C'était le
Samedi 5 Mai 1962, soit
4 jours après l'explosion nucléaire souterraine du
1er Mai dans le massif granitique du
Taourirt Tan Afella, le fameux tir "
Béryl", pas si souterrain que çà ! J'avais déjà fait 4 missions, et j'en ferai encore en Juin. Mais
4 jours après le tir, c'était chaud, très chaud, très très chaud.
Evidemment, il y a peut-être eu d'autres missions dans les années qui ont suivi. Et puis, j'ai fait quatre excursions à l'
Assekrem, et je suis aussi allé en permission à
Reggan.
Mais, en y regardant de plus près, j'ai remarqué la
boucle que faisait le
câble du
détecteur de radiation... De cela, je m'en souviens très bien. Evidemment, je n'ai pas pu voir la scène de cette manière : mes yeux étaient derrière le masque... Mais cette boucle, je me rappelle très bien l'avoir vue... mais pas de côté, par en dessus ! Evidemment, vous pouvez toujours penser que c'est mon imagination qui travaille...
Pour conclure, lors de l'interception des chameliers, encore loin du Taourirt Tan Affela, il n'y avait pas de lave, et les débris devaient être éparpillés par le vent sur une imeanse surface, rendant la probabilité de s'y frotter extrèmement faible.
Autre souvenir : je me rappelle parfaitement avoir vu le chamelier remettre son chèche devant sa bouche. J'en avais conclu que l'interprète lui avait recommandé de se couvrir le visage pour se protéger. Deux précautions valent mieux qu'une !
C'est sans doute la
radioactivité éventuelle de l'eau contenue dans la
guerba que j'essayais de mesurer. Si c'est bien moi... Je n'ose pas y croire...
Et pourtant,
de Mai 1962 à début 1963, j'étais de toutes les missions d'accompagnement nécessitant la présence d'un
personnel spécialisé de la
BMDD équipé de la sorte, avec cette
combinaison immaculée que
Claude semble m'envier... Dans la
Jeep, on devait être trois, le chauffeur, l'interprète, et moi. Et
il n'y avait que moi qui portais un détecteur... Ce doit être le chauffeur qui a pris la photo. En a t'il pris d'autres ? Pourra t'il un jour me contacter ?
Seule la date de la photo permettrait de lever le doute qui subsiste encore. Alors, qu'en pensez vous ?