Les sahariens avaient-ils tous reçu cette jolie carte?

Est-ce que cela faisait partie de la distribution de base ou bien était-ce réservé à ceux qui s'approchaient de près de la zone de tir ?
J'ai retrouvé cette petite carte dans les affaires de mon mari.
Cordialement

Nicole

Les Sahariens ,s'il vous plait , à vous.
Merci Nicole, de nous avoir transmis ce document.

Gerard JOYON a écrit:

Les Sahariens ,s'il vous plait , à vous.
Merci Nicole, de nous avoir transmis ce document.

En 2 jours il n'y a que 6 sahariens qui sont passés par le forum .
Il est vrai qu'ils sont moins nombreux que nous.(Polynésie)

Nous lançons donc un appel à tous ces copains afin de dire à Nicole s'il ont eu entre leur mains
ce genre de document.

Ce n'est pas, parce que les gens ne répondent pas, Nicole, qu'ils ne t'ont point
lue.
Nous sommes attentifs à tout ce que tu écris.
Tu apprendras des choses sur ce forum je pense.
Ce dont je suis certain, c'est que ta présence pour nous ici,
est très importante, et nous t'en remercions. :applaud:

ne pas boire, manger ... en zone contaminée



DIT CHEF, ON FAIT COMMENT POUR ATTENDRE LA QUILLE? C'EST DANS 18 MOIS SANS BOUFFER ET PICOLER ON VA PAS TENIR !!!

Non Nicole en 1965.1966 je n'ai pas eu de jolie carte mais sache que pour beaucoup de sahariens ce fut une belle aventure nous ne savions pas nous étions jeunes lis mes récits tu comprendras nous n'avions aucune consigne particulière aucun document sur la sécurité , des dosimètres oui!! à la fin de notre service un examen sanguin point.
Les années passent avec son lot de bonheur et son lot de malheur est ce une loterie ?
Nous ne savions pas et la vie est quand même très belle courage Nicole à bientôt sur le forum.
Bernard Painvin

Après recherches, je n'ai rien de cela, en ce qui me concerne. D'où ma réponse un peu tardive.

Ce document porte la mention CSEM, le "Centre Saharien d'Expérimentations Militaires" de Reggan. Je pense donc que cela concernait uniquement les explosions aériennes.

Pour In Eker, au CEMO, le "Centre d'Expérimentations Militaires des Oasis", les explosions étaient souterraines, en principe confinée. Pas d'éclair, pas d'effet de souffle, pas de nuage radioactif, pas de retombées... en théorie.

L'expérience a montré qu'il n'en était rien pour ce qui concerne la radioactivité et les retombées, au moins dans 4 cas sur 13... pour ce qui concerne seulement In Eker.

Le plus critique, c'est l'essai Béryl du 1er Mai 1962 auquel j'ai participé, le seul qui ait été qualifié d'"accident" par le Ministre des Armées Messmer lui même, les autres n'étant considéré par lui que comme des "incidents".

Pour les missions de détection, pendant les mois qui ont suivi le tir, nous avions bien des dosimètres individuels photographiques, en tant que "spécialiste chargé de la sécurité radiologique". Et un compteur de radiation (Radiamètre), dans certains cas.

Nous portions toujours un vêtement antipoussière avec bottes, gants et masque, lorsque nous allions en zone contaminée (mais quelle zone pouvait donc réellement être qualifiée de non contaminée ?) et nous passions ensuite à la décontamination (Personnel et véhicules), ce qui ne nous a pas empéché d'être copieusement irradié.

Et contrairement à painvin, "nous savions" que nous étions exposés à des radiations, mais nous ne pouvions pas savoir quelles en seraient les conséquences. Et d'avoir un appareil de mesure de radiation à notre disposition nous a évité de nous appocher trop des zones dangereuses et nous a permis d'éliminer, au moins en grande partie, les particules radioactives ramenées par les véhicules qui restaient collées, par exemple, sur les parties couvertes de graisses ou dans des replis de la tôlerie. Elles étaient nettoyées au karscher jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus trace, ce que le radiomètre nous indiquait de façon sure. Mais bien évidemment, en faisant ce travail, nous subissions de près ces radiations qui ne nous ont sans doute pas laissé totalement indemnes.

Bonsoir,


Petite question : à quoi ressemblaient ces dosimètres individuels photographiques ?
Merci d'avance.

Nicole

Le dosimètre film individuel avait la forme d'un petit badge, la pellicule photo était de la taille d'un gros timbre poste. On l'accrochait sur la poitrine à la poche la combinaison, il devait être apparent. Il portait un numéro d'identification. Le film était révélé plus tard comme un film radiologique. Certains badges, équipés d’une couche de plomb, ne mesuraient que les rayonnements gamma d’une certaine intensité.

"Le dosimètre passif : une lecture différée de la dose individuelle reçue. Le film photographique du dosimètre est sensible aux rayonnements ionisants et, après développement, la dose cumulée pendant un temps donné (généralement un mois) est mesurée par le degré de noircissement du film."

Il y avait aussi des dosimètres stylo électrostatique. Je pense qu'ils sont constitués de deux lamelles qui s'écatent lorsqu'on les charge électriquement avant usage. Les rayonnements ionisants les déchargent et les lamelles se rapprochent.

Voir pour les détails ces documents sur la RADIOPROTECTION :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Voir aussi l'article de Wikipédia, encore très invomplet : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

On rendait les dosimètres après chaque mission. Le problème, c'est qu'on n'en a plus jamais entendu parler ensuite.
On en a certainement distribué des dizaine de milliers au Sahara, des centaines de milliers si on compte ceux pour les essais dans le Pacifique. Il s'en distribue des millions pour le secteur médical.

Dans le Génie en tant qu' instructeur AS, 1966 à 1970
j'utilisais le stylo dosimètre dont tu as le shéma sur le premier lien.
En effet lors de nos stages de perfectionnement "NBC instructeur" on nous faisait passer sous des douches de sable radio actif (petite doses) .
Et ensuite, nous prenions une douche .(1969) Fréjus Bourges
Tous les cours que j'ai donné par la suite
se faisaient avec le stylo et , en radiamètre le DOM 410.
Et bien sûr la source radio active.

Le terme de badge peut prêter à confusion. On l'utilise pour décrire la forme du dosimètre et la manière de le porter.

Mais il ne servait pas à "badger". Il n'y avait pas de portail équipé d'une badgeuse pour entrer en zone contaminée. Dommage !

Toutefois, le badge devait être apparent, et il est possible que les postes de contrôle aient eu à le vérifier.
Je ne me souviens pas de ce détail, mais mes lectures sur Internet y font allusion, particulièrement en Polynésie

Il doit surement y avoir des jolis dossiers enfouis au fort de Vincennes ou dans les caves de Percy avec les relevés de ces dosimètres ... à moins que le service santé n'ait gentillement brulé le tout histoire de ne pas laisser de traces.....
Il ne m'avait jamais parlé de cela. D'ailleurs est-on sur que tout le monde à Reggane en avait bien reçu ?

Nicole

Au sujet des dosimètres, je confirme, j'ai même appelé un copain de classe, il me dit que lui on lui a pris une fois le film . Il a travaillé presque tout son temp s à oasis 2, il travaillait souvent sur les carreaux de mines . Nous n'avions aucune consigne au sujet des risques . Lui était informé par les civils des risques de contamination mais pas plus . Mon dosimètre je l'ai ramené avec le film à la fin de mon service . Quand je suis allé en zone supposée contaminée (voir mes récits sur les essais nucléaires): controle du bonhomme, de la combinaison et des bottes, ensuite la douche . Le camion à la décontamination . Nous avions des masques mais nous ne les avons pas portés . Durant mon séjour à oasis 2 nous n' avons jamais lavés les véhicules .

Bonne soirée

ça fait en effet parti des souvenirs que mon père a laisser dans une boite....

Pour répondre à Nicole ,

Cette carte concernait le personnel de Reggane ( CESM) , par contre les cobayes d' In-Eker ( CEMO) n'y ont pas eu droit !

Pensez donc : tirs souterrains , donc pas de fuites, pas de nuage, pas de contamination , donc PAS DE DANGER !

Simple appelé du contingent , J'étais à la base vie d' In-Amguel ( à 40 km de la zone de tir) de 1963 à 1964. Pendant plusieurs mois ,
affecté à la base d' OASIS 2 ( à 1O km de la montagne )pour aider les techniciens du CEA , de la DAM, de la THOMSON et CGEE
à tirer des cables de mesures DANS LES GALERIES .

Pour accèder à la galerie , le bus devait traverser la zone contaminée par le tir Beryl du 1° mai 1962. Les consignes de sécurité étaient très strictes :
- ne pas stationner dans la zone irradiée,
- ne pas quitter la route délimitée par des barbelés, ( les radiations s'arrêtant pile aux barbelés !)
- ne pas manger ni boire dans la zone contaminée .

Or , Une fois dans la galerie ( qui se trouvait à 100 mètres de la galerie Beryl) , nous pouvions casser la croûte et boire de l'eau que nous avions apportée dans un jerrycan!

Notre équipement de protection était le summum de l' époque : combinaison de coton, short et chemisette , sans oublier les pataugas
( qui ne sortaient pas de l'usine Chanel !)

Cerise sur le gateau : nous avions droit à un dosimètre militaire individuel qui était très différent du dosimètre civil:
notre dosimètre consistait en un film dosimétrique Kodak glissé dans un étui en matière plastique orange d'un certain poids ( paroie en plomb ?) ,
alors que celui des civils se trouvait dans une simple pochette en plastique transparent.

Notre dosimètre "blindé" était échangé tous les mois . Je suis resté au sahara pendant 10 mois , or dans mon dossier médical, on n' a retrouvé qu' un seul relevé
( valeur zéro , bien entendu !)

On a dû " faire le ménage " dans les archives ?

Il y avait deux équipes qui travaillaient dans les galeries, je faisais partie de celle de l' après - midi.
Lorsque nous revenions à la base d' Oasis 2 le soir, aucun contrôle ni de détection de radioactivité n'était effectué , et nous allions tranquillement nous coucher
sous les gitounes .

Il n'y avait pas de danger !

Or il ne se passait pas une semaine sans une petite tempête de sable qui balayait la zone contaminée , et renvoyait les particules irradiées dans toute la région:
y compris vers la base-vie d' In-Amguel située à 40 km de là.

Circulez , il n'y a rien à voir ! ( comme disait Coluche)

bonjour nicole moi j etais au 11 r g s à in amguel et j ai travaillé dans les zones contaminées j avais bien un dosimetre autour du cou mais cette carte jamais vue à plus sur le forum

Bonjour,
pour un soldat ayant participé aux deux premiers essais (bleue et blanche) : oui

un peu plus d'un an a Muru
des corvées en zones contrôlées
mais je n'ai jamais eu de dosimétre