Essais au Sahara

Bonjour,
Mon papa était appelé du contingent en 1961 et 1962 à In Amguel puis Reggane. Il était chauffeur de 2 gradés. Il était présent lors de l'essai nucléaire souterrain, râté car sorti de la montagne, le 1er mai 1962. Il a vu ce fameux champignon et a malgré cela séjourné à In Amguel, quelques km plus loin pendant encore 3 semaines. Il est depuis quelques années en cures régulières de chimiothérapie, rayons.....Il a été diagnostiqué la maladie de Waldenström, il est aujourd'hui affecté d'un myélome multiple, atteinte osseuse dû à un déréglement de la protéine gamma. Beaucoup de souffrance autour de cela, une survie avec de lourds traitements et des séjours réguliers à l'hopital. Pas facile de traverser ces épreuves !

Bonjour, Madame; On ne sait trop quoi vous dire. On souhaite à votre papa, à vous même et à votre famille beaucoup de courage. Nous souhaitons qu' il reste le plus longtemps possible parmis nous, en profitant au mieux des thérapeutiques actuelles. Si vous le pouvez, et s' il le peut, recueillez le plus de renseignements possible sur son séjour et son retour à la vie civile. Publiez les ici ou communiquez-les à l' AVEN. Les témoignages ne seront jamais assez nombreux. La mémoire des un ravive quelquefois la mémoire des autres. D' avance, pour nous tous, merci. Vous êtes quelquepart un peu notre fille à tous, vétérans du sahara.

Bonsoir,
Avant tout merci pour "Vous êtes quelquepart un peu notre fille à tous, vétérans du sahara". J'en ai les larmes aux yeux, c'est très touchant. Mon papa et moi avons monté un dossier sur les faits lors de son séjour au Sahara, essayant de n'omettre aucun détail. Nous n'avons pas de réponse à ce jour, les dossiers devant être très nombreux je suppose. Je suis tellement triste de l'irresponsabilité des personnes qui nous ont gouvernés et nous gouvernent, de cette injustice, de toutes ces souffrances ! Je souhaite beaucoup de courage à toutes et tous ceux qui sont concernés de près ou de loin par ces essais nucléaires. En ce qui concerne mon papa, il se fait opérer ce mercredi 21 décembre, jour de l'hiver. Les médecins vont lui renforcer l'humérus car la maladie a fait quelques dégâts. La thérapeutique a pu jusqu'à présent le garder parmi nous, j'espère que je pourrais encore profiter de son vivant.
Je suis heureuse si je peux être un peu votre fille à tous, vétérans du Sahara.
Martine.

Bonjour,
Un grand merci à vous pour être votre madelon. J'aimerais être plus utile et pouvoir apporter plus. C'est un combat qui a pris un essor ces 2 dernières années, date à laquelle je suis devenue membre. Mon papa ne connaissais pas l'AVEN et n'avait pas fait la relation entre sa lourde maladie et son long séjour au Sahara, à l'essai nucléaire raté...Je l'ai inscrit du coup à l'AVEN.

Courrage
Sincéres salutations à votre pére.
Denis.

Ce site est super et les photos viennent raviver des souvenirs. Nous avons cohabité au point nord. un peloton de la cspima occupait le point nord à tour de rôle pendant plusieurs semaines. J' y ai eu droit deux fois, avec les automitrailleuses, en fin 63 puis en début 64, mars avril. J' ai été libéré là-bas. sur cet endroit, il y aurait beaucoup à raconter.
Il me revient un épisode qui me fait rire encore.
Pour Pâques 64, des officiers et sous officiers avaient eu l' autorisation de faire venir leur épouse pour trois jours ( voyez bien que ça n' étais pas si dangereux ) . L' un des adjudants du radar avait sa piaule à côté de la mienne, nous n' étions séparés que par une tôle. Dès la sieste du vendredi après midi, mon voisin et sa compagne mirent en route la machine à laver, avec accompagnements vocaux. On s' y serait cru. Moi qui ne faisait que la lessive à la main depuis pas mal de temps, j' ai fuis, avec le survêtement et la djellaba et j' ai passé les siestes et les nuits à la belle étoile pendant les trois jours.

Laissez-moi être SEPTIQUE quand à l' efficacité des dosimètres. Il s' agissait d' un morceau de pellicule Kodack ( pourquoi ne pas citer la marque ) sommairement enfermé dans un boitier en plastique beige, pas très opaque. :roll:
Ce qui me fait douter c' est que :
- on pouvait en été prendre un coup de soleil sur le dos sous une veste de treillis portée à même la peau.
- une pellicule trimballée dans un appareil photo, ou dans son conteneur était inutilisable après plusieurs sorties en piste.
- les dosimètres n' ont été relevés qu' une fois en 1 an et qu' à la quille, c' est moi qui l' ai donné, personne ne me le réclamait. Et nous n' avons jamais eues de nouvelles pour aucun d' entre nous. Ce qui me fait dire que les films étaient tous positifs et qu' on a préféré accuser la chaleur et le soleil plutôt que d' ameuter la population

Bonsoir Daniel,

En effet les dosimètres ce n'était pas leur tasse de thé, d'ailleurs papa n'a jamais disposé de dosimètre ! Il n'était pas prévu que l'essai du 1er mai 1962 "foire" (excusez l'expression !).

Aucune protection, rien n'a été prévu pour parer à quoi que ce soit de grave. Ces jeunes appelés, en plein dans la vie ne pouvaient se douter de ce qui allait arriver.

Mon papa m'a parlé de cet essai raté il n'y a que 5 ans et alors j'ai fait de suite la relation avec l'irradiation, la maladie...Puis l'AVEN m'a fait "tilt", j'ai connu l'AVEN il y a 3 ans.

Alors continuons la lutte, il faut que justice soit rendue, c'est inadmissible ce "je m'en foutisme de nos grands dirigeants".

Amicalement,

Martine :)

Désolé, on t' aura abusé.

Il y a erreur : cette photo ne correspond ni à In Ecker, ni à In Amguel

Je pense qu' il s' agirait plutôt de Reggan-Plateau.

J' en ai confirmation à la page 22 du livre de Bruno Barillot :" Les irradiés de la république".

Je rappelle que ce bouquin et" L' héritage de la bombe" sont disponibles dans toutes les réunions de l' AVEN .